Du côté de Livada --on reconnaît les roches-- Brigitte et Caroline se sont photographiées en train de dessiner ou de peindre. Et elles m’ont envoyé les photos, que j’ai transformées en dessins. Une fois je me trouvais à bord d’un ferry entre Patras et Ancone. Un joli jeune couple dormait à côté de moi sur une banquette. J’ai sorti ma tablette et commencé à les dessiner. La jeune fille avait ses pieds nus vers moi, et la perspective sur leurs silhouettes enlacées était un beau défi. J’avais bien entamé les pieds et les volumes, mais ils se sont réveillés… et j’ai poussé un grognement de déception. Ils m’ont regardé d’un oeil interrogateur, je leur ai montré l’ébauche, ils étaient tout embêtés pour moi, mais avaient décidé d’aller déjeûner, et de toute façon c’était fichu, il n’y aurait plus eu cet abandon naturel du sommeil. Depuis quand je vois une belle scène, je prends une photo et je m’en vais. Sinon, si les gens me voient je leur explique. Ensuite chez moi je prends mon temps, j’affiche la photo sur un écran et la dessine sur un autre, ou sur un carnet.
Brigitte.
Caroline.
Quand Caroline dessine ou peint, son orteil passe au-dessus du suivant. Etonnant, non ?